Agir pour la transition socio-écologique

Photo des Jardins partagés de Saint-Claude

Les jardins collectifs comme levier de transition socio-écologique

La région Bourgogne-Franche-Comté compte de nombreux jardins collectifs qui peuvent prendre des formes variées selon les publics qu’ils accueillent, leurs objectifs ou encore leurs statuts. Ils ont en commun d’offrir un lieu de jardinage partagé, conçu et géré collectivement, par des structures comme les associations ou par des collectifs informels de jardiniers.

Jeudi 30 mars 2023, des jardiniers et des professionnels travaillant en lien avec des jardins collectifs se sont retrouvés aux Jardins partagés de Saint-Claude, dans le Jura. Cette journée a été l’occasion pour les participants de se rencontrer et de découvrir la diversité d’un grand nombre de jardins collectifs dans toute la Bourgogne-Franche-Comté, de partager des méthodes et des approches ainsi que de réfléchir à l’opportunité d’un maillage territorial entre jardins. Les participants se sont également interrogé sur la définition d’un jardin collectif et leur rôle dans la transition socio-écologique des territoires. Voici les principaux enseignements que l’on peut tirer de cette journée.

Comment les jardins peuvent-ils être des leviers de transition socio-écologique ?

À travers les discussions, de nombreux enjeux ont d’ors-et-déjà été soulevés et identifiés. En filigrane, la notion d’expérimentation est évoquée à de nombreuses reprises, approche nécessaire pour la transition socio-écologique, car « on ne sait pas faire pour l’instant, il faut apprendre ensemble ».

Un lieu de rencontres et d’inclusion

Le jardin collectif est perçu par tous comme un lieu de rencontre, permettant de faire se croiser des publics plus ou moins différents selon le projet porté par le lieu. L’universalité du jardin est évoquée, on y retrouve « des personnes qui ne parlent pas forcément les mêmes langues, qui viennent d’autres régions du monde, mais le jardin rassemble »

En fonction de leur localisation et de leur degré d’ouverture, les jardins accueillent des publics variés : habitants du quartier, scolaires, personnes éloignées de l’emploi lorsque le jardin est également un support pour des chantiers d’insertion par l’activité économique par exemple.

De par la diversité des jardiniers qui se croisent sur un même lieu, le jardin collectif va devenir un lieu d’expression démocratique, notamment par le statut associatif, dans lequel se développe la capacité de faire des compromis, de prendre des codécisions, la solidarité dans la prise de décision et l’action commune. Pour les participants, le jardin expérimente une autre manière de faire société « de manière différente, avec différents publics, de manière inclusive ».

Les questions écologiques peuvent être la motivation pour certains jardiniers. À l’inverse d’autres peuvent venir avant tout pour les rencontres, le jardin étant un support d’échanges comme un autre. Les enjeux de transition peuvent être appréhendés par tous, quelles que soient les affinités initiales de chacun sur les enjeux environnementaux. C’est là toute la force du jardin collectif comme porte d’entrée accessible dans la transition socio-écologique.

Un support d’apprentissage collectif des enjeux de biodiversité et de changement climatique

Les jardins collectifs sont perçus comme un support de compréhension des enjeux de biodiversité et de changement climatique, de démonstration et d’adaptation concrète au changement climatique. Ils permettent de « comprendre ce qui est en train de nous arriver et d’expérimenter des solutions pour s’y adapter » car c’est « encore plus dur de subir quelque chose qu’on ne comprend pas »

L’apprentissage est collectif et horizontal, privilégiant l’observation de la nature, le partage, la transmission et la montée en compétences ensemble par l’échange de pratiques. Il permet de se confronter à l’effort physique, à l’échec car « on ne maîtrise pas la nature à 100 % » mais aussi aux valeurs de patience et de persévérance, face au temps long de la nature.

Certains jardins collectifs ont des objectifs de production alimentaire, avec l’enjeu de produire autrement. Tous les participants partagent l’évidence d’un jardin naturel, sans intrants. La diversité alimentaire est également évoquée comme un élément clé de la transition. La confrontation avec les enjeux de biodiversité et de ressource en eau sont alors concrets et indispensables. L’objectif est de réduire son impact et de faire de « belles choses », pour donner à voir des solutions possibles.

Un lieu qui interroge l’aménagement d’un territoire

La création d’un jardin collectif induit un débat sur sa localisation et son accessibilité : espace fermé ou ouvert, accessible à tous ou aux adhérents, en centre-ville ou excentré… Le jardin collectif interroge alors les notions d’espace public, de propriété foncière et d’organisation de la ville.

Certains participants relèvent que plusieurs jardins collectifs récents sont à l’initiative de personnes sans terrains. La forme collective permet alors d’accéder au foncier. D’autres jardins se placent en pieds d’immeuble, dans des espaces appartenant à la commune, questionnant ce qu’on a le droit de faire dans l’espace public, la notion d’appropriation de l’espace public.

Pour certains, le jardin peut devenir un « lieu d’expérimentation de scénographie : comment créer des espaces ouverts, de nouvelles formes dans l’espace public, de lieux à la limite entre l’individuel et le collectif » Ils proposent alors de nouvelles formes d’aménagement de l’espace collectif.

Le jardin renvoie également aux idées d’autonomie alimentaire, de circuit court. « Décider de cultiver soi-même ses légumes, c’est déjà une transition par rapport au simple achat au supermarché » Et cela interroge l’organisation de nos villes, de la place des terres agricoles sur le territoire, du partage des ressources naturelles et des « communs ».

 

Cette première journée de réflexion collective a permis de soulever de nombreux enjeux, inscrivant pleinement les jardins collectifs comme des leviers de la transition socio-écologique des territoires. Ces lieux aux multiples facettes permettent d’expérimenter collectivement d’autres modèles de société, qui renouvelle nos façons de consommer, de produire, de vivre ensemble pour répondre aux grands enjeux environnementaux.

Retrouvez le programme et le compte-rendu de cette journée « Jardins collectifs, lien et inclusion sociale : un outil de transition socio-écologique » sur le site de l’association des Jardins partagés de Saint-Claude. Lien vers le site

Retrouvez également la fiche de valorisation des Jardins partagés de Saint-Claude pour découvrir l’ensemble des actions de l’association. Lien vers la fiche

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Photo : Les Jardins partagés de Saint-Claude dans le Jura (39)

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